Semiocast — Twinterview et #lagardechat — Expériences de campagne sur Twitter et Facebook
Le 9 juin 2011, François Bayrou et Christine Lagarde, à quelques heures d’écart, se sont essayés à un exercice périlleux : l’interview en direct sur les réseaux sociaux. Semiocast a suivi ces événements et analysé les questions et les réponses.
Des expériences de transparence
Pour François Bayrou, c’est une deuxième expérience. Après le succès de la première twinterview du 31 mars, il a répondu aux questions qui lui étaient adressées sur Twitter entre 14h30 et 15h30.
Pour Christine Lagarde, en revanche, c’est une première. Dans le cadre de sa campagne pour la direction du FMI, la Ministre a créé un compte Twitter dédié (, ) et a répondu, entre 19h et 20h, aux questions qui lui étaient posées sur sa page Facebook et sur Twitter.
Ces deux personnalités, qui ont des équipes pour s’occuper de leur présence sur les réseaux sociaux, ont joué la carte de l’accès direct. Pendant une heure, nous assure-t-on, elles ont répondu elles-mêmes aux questions.
Les deux expériences sont très différentes : grâce aux nombreuses annonces de l’équipe de François Bayrou sur Twitter, les internautes ont répondu présents. 112 utilisateurs ont posé près de 300 questions en direct. C’est cependant deux fois moins que lors de la première twinterview (plus de 600 questions émanant de plus de 300 utilisateurs). En revanche, c’est un public renouvelé : seuls 26 utilisateurs ont posé des questions aux deux twinterviews.
Christine Lagarde quant à elle s’est limitée à une annonce dans chaque langue sur les deux plate-formes. Résultat, seulement 70 questions ont été posées en 24 heures sur sa page Facebook et moins de 40 questions en direct sur Twitter, malgré un widget sur le site du Washington Post.
Le nombre de réponses traduit également une différence de préparation. François Bayrou commence à avoir la main et a envoyé 82 réponses en un peu plus d’une heure, contre 66 la première fois. Bien sûr, à cette vitesse, les réponses sont parfois très laconiques. Christine Lagarde n’a envoyé que 23 réponses, soit près d’une réponse toutes les 3 minutes, ce qui représente tout de même un bon débit, d’autant que Christine Lagarde répondait à des questions posées sur deux plate-formes distinctes et les échanges se faisaient dans deux langues (en français et en anglais). En plus, il semblerait que Christine Lagarde ait posté ses réponses avec un iPad (photo).
Dans les deux cas, les réponses sont souvent incompréhensibles sans la question. Le Modem avait d’ailleurs mis en place un outil pour visualiser les échanges en direct, mais cet outil s’est révélé inadapté.
Christine Lagarde a joué la transparence et a couvert l’ensemble des thèmes abordés dans les questions relatives au FMI, à sa candidature et à l’économie mondiale en général. Elle a même répondu sur la question du financement de sa campagne (l’État français prend en charge ses déplacements). En revanche, Christine Lagarde a ignoré la campagne organisée sur sa page Facebook et sur Twitter pour l’interroger sur la taxation des mouvements financiers.
François Bayrou a également couvert l’ensemble des thèmes abordés, tout en ignorant les moqueries et les fausses questions. Pour l’essentiel, les questions portaient sur son point de vue ou sa position sur tel ou tel sujet politique. En comparant le volume des questions et des réponses, on note une préférence de François Bayrou pour les questions sur la politique (alliances, institutions), au détriment des questions internationales ou économiques. Il y a également eu beaucoup plus de questions sur les thèmes d’actualité que de réponses, mais cela est surtout dû aux redites.
Par rapport à l’ensemble du buzz concernant ces personnalités, l’expérience semble plus payante pour François Bayrou, mais c’est surtout parce qu’on parle beaucoup de Christine Lagarde sur Twitter du fait de sa candidature au FMI.
Étude reprise sur lexpress.fr.